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Ce n’est pas du tout évident de choisir un monument funéraire. Je suis bien placé pour le savoir : je suis marbrier depuis 12 ans, et mon métier consiste à aider les familles dans leur choix, et à réaliser leur projet. Je ne leur propose pas de piocher dans un catalogue.

Je commence toujours avec une feuille blanche et un crayon, et j’écoute.

Chaque monument doit être unique

Avant de vous raconter comment un monument se crée dans la marbrerie Piccioni, je vais vous donner ma conviction : un monument funéraire est un hommage. Ce n’est pas juste mon opinion que je vous livre là, c’est ce que les proches du défunt ressentent. Ils veulent faire quelque chose de beau pour cette femme ou cet homme qu’ils aiment, tout simplement.

Et veulent un monument qui lui ressemble.

On ne le fait qu’une fois, alors autant prendre le temps de le faire bien, et de créer un monument qu’on trouvera beau, émouvant, digne de la personne qu’on a perdue. Alors bien sûr, certains ont besoin de voir des monuments pour trouver l’inspiration. Nous regardons ensemble des réalisations, et cela permet de ressentir ce que l’on aime, et ce que l’on n’aime pas. Mais le monument sera toujours personnalisé, et unique.

Tout commence par une feuille blanche

Je peux dire aujourd’hui qu’avec l’expérience, je connais bien mon métier. J’en apprends encore tous les jours, et j’espère que j’aurai toujours cette curiosité de mieux faire, mais je connais bien tous les impératifs techniques (et ils sont nombreux) de la fabrication d’un monument. Poids, taille, pose, découpe, polissage, résistance, budget… :

C’est parce que je maîtrise ces facteurs que je peux me permettre de créer librement un monument.

Et puis j’ai la chance de savoir donner vie à un dessin. Alors quand je rencontre une famille pour la première fois, je prends une feuille blanche, et un crayon. J’ai des belles histoires qui se sont racontées autour de cette feuille. Un jour, sur un banc, avec un monsieur qui voulait que l’on se rencontre dans le cimetière où serait inhumée son épouse. Parfois, c’est au domicile de la famille. Ou même par téléphone, quand la famille est à l’autre bout du monde. Mais toutes ces histoires commencent ainsi : j’écoute, et je trace.

Puis le monument prend forme

J’écoute, parce que je cherche à comprendre. D’abord : où sera posé le monument ? Chaque cimetière a ses spécificités, en termes de taille, de type de monuments, d’accessibilité, parfois même de couleur. Puis, on cherche le style de monument : plutôt simple, ou sophistiqué ? plutôt moderne, ou classique ? A ce moment-là, j’ai tracé une trame, la base est posée.

Maintenant, le monument va vraiment se créer, quand la famille décrit la personnalité de l’être disparu. Ce qu’il aimait, ce qui était important pour lui, ce qui a marqué sa vie. Parfois, c’est une passion qui est mise en avant, comme dans ce monument orné d’une statue de basketteuse. Parfois, c’est un bon moment, comme celui-ci, décoré d’une photo du chemin sur lequel le défunt aimait se promener avec son épouse.

Mais ce peut être aussi suggéré, grâce aux formes, aux couleurs. Un monument rosé, avec des découpes courbes, et une stèle ornée de fleurs sculptées, évoquera une personnalité douce, apaisante et généreuse.

Implication de la famille

La famille participe vraiment à la conception de ce monument.

Parfois, je retourne la feuille, quand je sens que la personne que j’ai en face de moi a envie de tracer quelque chose. Dans notre marbrerie, le monument se crée avec la famille. Nous avons des échantillons de nos matériaux, pour que nos clients puissent les voir, les toucher, les soupeser. Ils choisissent les gravures, et quand c’est difficile, et seulement quand ils en ont besoin, nous les aidons à les rédiger. Tous les choix sont faits avec la famille.

Quand le dessin montre un monument qui vibre, chargé d’émotions, notre marbrerie conçoit des plans techniques, transmis à la famille, qui prend le temps qu’elle veut pour valider le projet. Nous lui avons fourni le budget, le délai, nous avons pensé la pose en amont.

Notre objectif, c’est que les proches nous disent, une fois le monument posé :

C’est exactement ce que nous voulions.

Ludovic Reynaud, responsable de la Marbrerie Piccioni